La bataille du Val de Cassel
La bataille du Val de Cassel
Auteur : P. J. E. de Smyttère – fichier : epub
La bataille du Val de Cassel
Auteur : P. J. E. de Smyttère – fichier : pdf
Extrait
Nous pensons bien faire, en commençant ce travail par quelques pages de préliminaires, afin de mettre au courant de certains épisodes de guerre, dans la Flandre occidentale, au XVIIe siècle, les personnes du pays les moins versées dans les connaissances historiques locales. De la sorte seront expliqués sommairement, pour elles, les motifs ou causes du combat de 1677 et d’autres événements qui les suivirent.
On sait que la Flandre, après avoir appartenu bien des siècles, à ses comtes de la première maison, sous la souveraineté de la France, passa, en 1384, aux ducs de Bourgogne, par le mariage de Philippe le Hardi, avec Marguerite, fille du comte de Louis de Mâle. Après ce duc, Philippe, quatrième fils du Roi Jean le Bon, les princes de la maison de Bourgogne, gouvernant le comté de Flandre, furent successivement le duc Jean, dit sans peur, puis son fils, Philippe le Bon, et enfin Charles le Téméraire. Ce dernier comte de Flandre, tué en 1476, près de Nancy, laissa l’héritage de cette grande province à sa fille Marie. Celle-ci épousa l’archiduc d’Autriche Maximilien. De leur mariage naquit Philippe 1er, qui fut roi de Castille. Leur petit-fils Charles Quint hérita, à son tour, du comté de Flandres et s’appropria, en outre, successivement, les dix-sept provinces des Pays-Bas.
Les descendants de cet empereur, Rois d’Espagne, possédèrent, dans la suite, la Flandre qui. leur fut transmise par héritage, mais seulement avec la portion occidentale des vastes Pays-Bas ; les huit provinces-unies hollandaises s’étant constituées en République sous Philippe II. Du temps de ce roi, sa fille, l’infante Isabelle Claire-Eugénie, gouverna ce pays catholique avec son mari l’archiduc Albert d’Autriche. Après eux le Roi d’Espagne, Philippe IV, posséda ces contrées et, en dernier lieu, Charles II, son fils, qui fut contraint, enfin, de céder une grande partie des Flandres à la France, en 1678.
Il est facile de comprendre, par ces faits, le motif qui fit que deux Rois successifs de France, lors de leurs guerres avec l’Espagne, au XVIIe siècle, s’attaquèrent chaque fois aussi à la Flandre, puisque cette partie des Pays-Bas d’occident était de ses domaines et occupée alors par la milice Espagnole, comme l’Artois et autres provinces limitrophes qui avaient autrefois été à la France.